Najwa Karam a le Liban dans le cœur et dans les tripes
Cette fille de la Békaa, communément appelée dans le monde arabe «soleil de la chanson», est en effet une femme forte qui a grandi à Zahlé, rafraîchie par le Berdawné que les Zahliotes aiment retrouver le soir autour d'innombrables verres d'arak. Et si elle maîtrise toutes les nuances de la chanson libanaise traditionnelle, du mouwal à la mijana, Najwa Karam est célèbre pour son attachement à la sauvegarde du patrimoine musical libanais et des sociétés arabes, dont elle défend le conservatisme face aux « invasions » de certaines valeurs occidentales qu'elle juge trop libertines.
Ainsi, forte d'une carrière qui n'a pas connu de temps mort ni de demi-mesures, elle n'a pas hésité à rejoindre pendant quatre saisons le jury de l'émission Arabs Got Talent, soucieuse de démontrer que « les Arabes ont aussi du talent », ponctuant ses remarques d'un « Yekhreb Baytak » mi-jovial, mi-agressif, à tous les candidats qu'elle apprécie.
Depuis plus de 25 ans, elle enchaîne les succès, refusant de chanter dans un autre dialecte que le libanais, avec des tubes devenus partie intégrante du folklore : Maghroumi, Ma Hada La Hada, Ma Besmahlak, et des tubes plus récents comme Ykhalili Albak, Khalini Choufak Bel Layl ou encore Ma Fi Nom, où elle s'est amusée à reprendre le doum doum tak de la derbaké. Sur scène, Najwa Karam sait, mieux que quiconque, faire remuer les racines libanaises enfouies dans le cœur de chacun de ses spectateurs, qu'ils soient amoureux de cet art populaire ou bien spectateurs plus raffinés, venus peut-être par mégarde. La diva les transporte vers ces anciennes places de villages où il faisait bon danser, autrefois, et les fait applaudir au rythme du tambour dont elle ne se sépare pas durant ses concerts. Après s'être envolée hier pour le Maroc où elle participe au prestigieux festival des voix féminines, elle sera sur la scène du Biel samedi soir à partir de 21 heures, pour la première fois dans le cadre du festival Beirut Holidays.
Soirée libanaise par excellence
«Beirut Holidays a créé une plate-forme dans un nouveau concept, confie Amine Abi Yaghi, à la tête de Star System. Alors qu'il est d'usage, au Liban, d'assister à des concerts dînatoires où deux ou trois chanteurs se produisent autour de mezzés, nous privilégions des spectacles où les stars ont la chance de se produire en solo, dans un set up son et lumière idéal. Après Ziad Rahbani, Nancy Ajram, Élissa, Sabah Fakhri et Waël Kfoury, il était normal que Najwa Karam soit à son tour sollicitée pour faire partie de notre programme. Son concert promet d'être une soirée libanaise par excellence, à la hauteur de l'attente de ses fans et du public, qu'il vienne du Liban, de l'émigration
ou d'ailleurs.»
C'est à la veille de ce rendez-vous que la chanteuse a sorti, il y a quelques jours, son tout nouveau single, Bawsit Abel el-Nawm, qu'elle chantera sur la scène du Biel. Le clip, réalisé par Fadi Haddad, a été tourné en Croatie, et fait justice à ce pays tout autant qu'à la diva, à travers des paysages croates pittoresques et fascinants. Exigeants, certains des fans de la chanteuse ont trouvé que le titre, pourtant costaud, n'était pas à la hauteur de sa voix. C'est dire que Najwa Karam est pour beaucoup l'un des derniers remparts de la chanson populaire locale. Mais si elle a réussi à garder cet art vivant et à l'exporter dans l'ensemble du monde arabe depuis tant d'années, c'est que le Liban est entre de bonnes mains – robustes – avec ce « soleil de la chanson ». Puissante Najwa...
ليست هناك تعليقات:
إرسال تعليق